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Wide : Street artist Nantais & artiste sérigraphe

Qui est Wide ?

Membre du collectif nantais 100 Pression, Wide, alias Edwin Donnart, déploie depuis plus de vingt ans une œuvre singulière, à la croisée de l’art urbain, de la peinture et du numérique. Fasciné par les espaces abandonnés et l’urbex, il en fait depuis ses débuts un terrain d’exploration artistique. Ces lieux oubliés, marqués par l’usure du temps, deviennent pour lui des toiles vivantes, éphémères, propices à une réflexion sur notre propre finitude. Citant Chateaubriand – « Tous les Hommes ont un secret attrait pour les ruines » – Wide interroge notre rapport à l’impermanence, à travers des interventions in situ aussi poétiques que fugaces.

Lorientais d’origine, Wide grandi entouré de lieux désaffectés, de grands espaces abandonnés où il découvre des trésors à force d’exploration. Photos, magazines, documents…Pour wide ces objets ont de la valeur, une histoire, et il se retrouve donc à les collectionner dans des boîtes afon de les archiver et les utiliser dans son art.

Depuis toujours, Wide nourrit une fascination pour les lieux abandonnés, ces espaces laissés à l’état sauvage par l’homme, où le temps semble suspendu. Véritables ruines contemporaines, ils évoquent pour lui la fragilité de notre existence et l’inéluctable passage du temps. Depuis plus de vingt ans, il y réalise des peintures éphémères, en lien direct avec cette décomposition lente du bâti. Cette pratique a façonné chez lui une sensibilité particulière à l’obsolescence, qu’il prolonge aujourd’hui dans une recherche plastique inspirée du glitch art — un courant qui révèle la beauté accidentelle des erreurs numériques : pixels fragmentés, artefacts visuels, répétitions ou décalages.

Dans son travail en atelier, Wide cherche à transposer cette esthétique de la défaillance technologique à travers la peinture. Il puise sa matière dans des photos d’identité, empreintes d’un instant figé, et dans des extraits de flux d’information, pris sur le vif puis aussitôt dépassés. Ces éléments deviennent les points de départ d’œuvres souvent proches de l’abstraction, dans lesquelles il multiplie les expérimentations de supports, de textures et de techniques pour faire surgir l’impermanence au cœur de l’image.

Le Glitch art de Wide

De cette pratique au cœur des ruines modernes, est née chez lui une fascination pour l’obsolescence – non plus seulement matérielle, mais technologique. C’est ainsi qu’il s’oriente vers le Glitch Art.

Le glitch art est un courant artistique né des erreurs numériques, ces accidents visuels ou sonores qui surviennent lorsque la technologie « déraille ». Ces anomalies – pixels disloqués, couleurs altérées, images fragmentées – sont généralement perçues comme des défauts. Mais le glitch art choisit au contraire de les sublimer, en les transformant en matière créative. L’image n’est plus détruite par l’erreur : elle renaît à travers elle. Dans un monde saturé d’images lisses et ultra-définies, cette esthétique de la défaillance séduit par sa poétique de l’imperfection. Influencée par l’univers des VHS, des premiers jeux vidéo ou encore des bugs logiciels, elle puise son inspiration dans les limites mêmes de la technologie. Initialement portée par des communautés de gamers et de hackers, cette approche artistique interroge notre rapport au numérique, et célèbre la beauté brute des failles.

Artefacts, déformations, pixels figés en cascades d’informations corrompues : autant d’accidents visuels que Wide transpose sur toile en cherchant à traduire cette esthétique accidentelle au moyen de la peinture.

Le processus de Wide se nourrit de matériaux tout aussi fragiles que les murs sur lesquels il peignait : photos d’identité, capturées à un instant figé, ou encore phrases extraites du flux d’actualités, à la fois informatives et déjà périmées. Il les assemble, les déconstruit, pour composer des œuvres oscillant entre figuration brouillée et abstraction géométrique, multipliant les supports et les expérimentations.

Dans ses projets Wide pousse cette logique immersive encore plus loin, en imaginant des peintures inspiré des langages numériques, où le spectateur se perd dans une matrice. Ici encore, il signe de son nom, comme une empreinte laissée au cœur du labyrinthe technologique et mental qu’il explore sans relâche.

Entre mémoire du passé et esthétique du bug, Wide brouille les frontières entre l’organique et le digital, entre le réel en ruine et l’image saturée. Son œuvre interroge notre époque, saturée d’informations et en quête de sens, avec la subtilité de celui qui a appris à voir la beauté dans ce qui disparaît.

Expo de Wide à Nantes dans la galerie Gaïa

Dans sa série Digital Drift, Wide explore les territoires invisibles de notre époque hyperconnectée, en capturant les images laissées en libre accès par des caméras de surveillance non sécurisées. Habitations, entrepôts, rues désertes ou hameaux paisibles : ces fragments du réel, filmés en continu puis oubliés, deviennent la matière première d’une errance numérique à la fois silencieuse et intrusive. Cette navigation aléatoire dans les flux vidéo ouverts révèle une tension profonde entre banalité et intrusion, entre contemplation et captation non consentie. À partir de ces captures d’écran glanées au fil de sa dérive, Wide peint des tableaux figés dans l’attente, dans le vide du quotidien sans mise en scène. En revalorisant ces scènes anonymes et accidentelles, il compose un atlas troublant de paysages surveillés, où affleure une beauté involontaire, teintée du vertige d’un regard sans autorisation.

Les sérigraphies de Wide

Au sein du collectif nantais 100 Pression, Wide propose une sélection de sérigraphies en édition limitée disponibles chez Papier, l’espace dédié à la micro-édition et à l’image imprimée du collectif. Ces œuvres, tirées à la main en plusieurs variantes de couleurs, sont toutes numérotées et signées par l’artiste, garantissant leur caractère unique et précieux. Fidèles à son univers visuel entre abstraction glitchée et esthétique de l’éphémère, ces sérigraphies traduisent en couches d’encre l’énergie brute de son travail pictural. Elles offrent une manière accessible d’acquérir une œuvre originale, tout en soutenant une démarche collective et indépendante ancrée à Nantes.